Cependant, un patient peut avoir atteint la rémission "clinique" telle que définie par le DAS 28, car les facteurs mesurés sont contrôlés, mais se sentir encore freiné par la maladie au quotidien.
« La rémission n'est pas la même chose pour un patient que pour un médecin", explique le Dr. Thevissen. « Je pense qu'il est utopique de penser que nous parlons de la même chose. Le patient ne se préoccupe pas des dommages visibles sur les radios. Le patient veut pouvoir vivre sa vie aussi normalement que possible et aussi longtemps que possible. C'est la première chose qu'il souhaite. Ne pas trop souffrir d'une maladie chronique et suivre un traitement avec des effets secondaires acceptables ».
Le Dr. Léon commente : " Des symptômes comme la fatigue, qui très importante chez les patients PR, n’entrent pas en ligne de compte du DAS. Il y a des patients qui, pour le médecin, sont en rémission, c’est-à-dire, qui ont atteint leurs critères mathématiques, mais qui continuent à se plaindre d’une importante fatigue et donc, ne sont pas satisfaits. De plus en plus, dans les nouveaux études cliniques et dans les nouvelles classes de médicaments, on tient compte des critères de fatigue et des critères psychologiques."
Pour les patients, consulter un généraliste ou un rhumatologue, reste le meilleur moyen d'obtenir un traitement adapté, avec pour objectif la rémission. Par ailleurs, le champ de la recherche est encore largement ouvert pour découvrir la prochaine génération de médicaments, toujours plus efficaces pour préserver la qualité de vie des patients…
"Malgré la qualité des traitements actuels, certains patients ne tirent pas encore suffisamment de bénéfices des produits sur le marché.", d'après le Dr. Thevissen. "Il reste donc encore de la marge pour l'innovation. Avec l'arrivée des premiers traitements biologiques en 2000, la plupart des rhumatologues s'en sont réjouis et se sont dit « Qu'est-ce qu'on va bien encore pouvoir inventer ? » Et vingt ans plus tard, nous avons ajouté 4 à 5 nouvelles molécules encore plus efficaces. Je pense donc réellement qu'il est encore possible de progresser dans la rémission."