Mes nombreuses rencontres avec des patients atteints d’affections chroniques m’ont appris que chacun d’entre eux doit se confronter à un ensemble de défis qui lui est propre. Le nom de la maladie résonne peut-être aux oreilles du patient sans qu’il saisisse vraiment de quoi il s’agit. Il ne comprend peut-être pas vraiment pourquoi la maladie passe par des phases de sommeil avant d’effectuer des poussées. Pour lui, la maladie peut s’apparenter à une étrange créature, mais en comprenant comment elle fonctionne, il sera capable de la dompter. Bien qu’elles soient visibles en surface, les maladies comme le psoriasis sont causées par des événements survenant sous la peau comme par exemple une inflammation excessive induite par le système immunitaire.
Lorsque j’explique ce qu’est le psoriasis à un patient, je le compare à une situation du quotidien. À l’instar d’un four dans lequel on fait cuire un plat, le système immunitaire doit être gardé sous contrôle, car si le thermostat reste à une puissance trop élevée tout au long de la cuisson, le plat risque de brûler. Lorsque la température est abaissée, les saveurs du plat ont toutes les chances d’être préservées. La médecine peut parfois être considérée comme un bouton de contrôle du thermostat permettant de faire redescendre la température. Lorsque j’échange avec une personne malade, je vois souvent son regard s’éclairer lorsqu’elle commence à mieux comprendre ce qu’elle vit et à prendre du recul.